Écriture de chants pour l’assemblée : notions élémentaires

5 août 2006

Écriture de chants pour l’assemblée : notions élémentaires

par Matthieu Nantel

« Psaumes 98:1  Chantez pour le Seigneur un chant nouveau, car il a fait des choses étonnantes »

Avez-vous déjà tenté de trouver un chant pour un sujet en particulier sans y parvenir ? Avez-vous déjà essayé de trouver un chant qui exprimait votre pensée sans non plus en arriver à vos fins ? Ou encore, avez-vous déjà vécu une expérience avec Dieu qui vous a fait découvrir un ou des aspects de sa personne que vous n’aviez jamais réalisés auparavant ? En fait, tous ces éléments peuvent contribuer à l’écriture d’un chant nouveau.  Par contre, pour y arriver, on se doit de connaître certains éléments de base à respecter pour ainsi faciliter l’apprentissage de votre chant à une assemblée.

L’originalité

Le premier aspect que j’aimerais aborder est l’importance d’être original dans l’écriture d’un chant. En effet, assurez-vous, autant que possible, que d’autres chants n’expriment pas déjà votre pensée. Il est aussi primordial d’éviter de tomber dans les phrases clichées qui se répètent dans une panoplie de chants d’adoration. Certaines expressions peuvent même perdre de leur saveur lorsqu’elles sont utilisées à outrance. Cherchez à dire les choses autrement en utilisant votre créativité. De cette façon, votre chant devrait être plus percutant et pourrait permettre aux gens d’être éclairés sur un aspect qui aurait passé inaperçu.

Le sujet

Depuis des siècles, les chrétiens composent des louanges au Seigneur pour différents sujets. Il est évident que nous ne pouvons passer sous silence ce deuxième thème. À cet effet, je vous conseille d’avoir une idée précise de ce que vous voulez développer dans votre chant. Dîtes l’essentiel de votre message sans vous répéter à travers les différents couplets. À l’opposé, n’essayez pas d’aborder trop de sujets variés à l’intérieur du même chant afin d’éviter de vous éparpillez dans mille et une directions. De cette manière, vous serez en mesure d’exploiter davantage en profondeur le thème qui vous inspire. 

 

La rythmique

La rythmique d’un chant aura un grand impact sur sa facilité à être mémorisée ou non par l’assemblée.  Voilà pourquoi vous devez vous assurez que pour chaque couplet, les vers parallèles possèdent le même nombre de pieds.

Couplet 1 *

A Je suis ici pour te rencontrer.    (9 pieds) B Je mets de côté toutes mes pensées  (10 pieds)C Me concentrer uniquement sur toi,    (9 pieds)D Je veux écouter, entendre ta voix.    (10 pieds)

Couplet 2

A Ce Dieu que tu es, montres le moi   (9 pieds) B Pour qu’un jour je puisse devenir comme toi.  (10 pieds)C Remplis ma vie de ton Esprit saint   (9 pieds)D Et là je saurai, t’obéir enfin.     (10 pieds)

De cette façon, la mélodie pourra être la même pour chaque couplet. Souvent, nous avons tendance à dire les mots plus rapidement, plus lentement ou encore à ajouter des silences pour que le tout soit joué dans le même intervalle de temps (ou sur la même suite d’accords). Dans ce cas, cela signifie que la mélodie n’est pas la même d’un couplet à l’autre et que la rythmique est différente. Il sera donc plus difficile pour les gens d’apprendre votre chant s’ils doivent apprendre différentes variantes à chacun des couplets.   

La musique

Dans un quatrième temps, assurez-vous de choisir une musique qui sait bien mettre en valeur les paroles de votre chant. Par exemple, si votre chant traite de la repentance, une mélodie joyeuse et rapide se prête moins bien que si vous traitiez de l’amour de Dieu. L’émotion que véhicule la musique aura une influence majeure sur les paroles. La musique fera vivre le texte, lui donnera de la couleur et un ton particulier. La musique est semblable au ton de voix que l’on peut employer pour dire un mot à quelqu’un. Selon le ton, la même phrase peut prendre plusieurs sens et ainsi se faire comprendre différemment.

La contextualisation

Dans une culture si loin de l’époque où la Parole a été écrite, il faut avoir une attention particulière à la contextualisation. Ainsi, assurez-vous d’utiliser un langage qui est compréhensible par tous. Certains chants possèdent un jargon chrétien que seuls les croyants peuvent réellement en saisir le sens. Cependant, ce langage n’est peut-être pas accessible aux nouveaux croyants ou à des visiteurs. Cela est souvent dû aux choix des mots utilisés qui sont souvent repris tel quel de la parole sans tenir compte du contexte d’origine ou de celui dans lequel nous vivons. Par exemple, les termes : « Agneau de Dieu » peuvent être difficilement compréhensibles dans notre monde contemporain étant donné que des sacrifices d’animaux n’y sont plus coutume. Probablement qu’autrefois cette métaphore pouvait était intelligible par tous. Aujourd’hui, selon notre culture, il faut peut-être s’y attarder plus longuement pour comprendre de quoi il s’agit. Pour aider nos contemporains à mieux s’approprier les paroles des chants, lors des temps d’adoration, il est préférable d’utiliser des métaphores ou des expressions qui collent à notre réalité. Bref, écrire des chants qui nous ressemblent. 

Le temps

Pour arriver à réaliser tous les aspects que nous avons abordés dans cet article, il vous faudra certainement prendre du recul sur le ou les premiers jets que vous avez composés. Je vous suggèrerais donc de prendre le temps qu’il faut pour écrire vos chants. Souvent, il est bon de laisser reposer vos idées et d’y revenir plusieurs semaines, voir des mois après votre inspiration initiale. Ainsi, à froid, il est plus facile de s’auto-évaluer et d’apporter des changements à votre travail initial. En effet, lorsque vous venez de travailler longuement et durement à trouver la rime parfaite ou le mot juste, vous êtes peut-être moins en mesure de critiquer le vers que vous venez tout fièrement de composer. Après quelques temps, vous serez davantage en mesure de le réviser et, qui sait, de l’enlever complètement si c’est nécessaire !

L’ouverture d’esprit

Dernièrement, je vous suggère de faire entendre les chants à votre entourage et de leur demander ce qu’ils en pensent avant d’en faire une prestation publique. Il peut aussi être pertinent de faire lire les paroles de vos chants aux dirigeants de votre église, afin de recueillir leurs commentaires quant aux thèmes abordés. N’ayez pas peur de la critique. Restez ouvert d’esprit. N’oubliez pas que ces chants seront probablement chantés par votre assemblée, les commentaires de ces derniers sont donc appropriés. Il est préférable de faire des modifications à vos chants avant que les gens de l’assemblée en aient maîtrisés les paroles ou la mélodie, ainsi vous éviterez de recommencer le processus d’apprentissage depuis le début.

En conclusion, soyez attentif à ce que Dieu vous inspire chaque jour, ayez du plaisir à lui composer un chant nouveau en lui manifestant toute votre adoration.

 

(*) Matthieu Nantel et Mélodie Després, 2004, Dieu ma priorité, (disponible sur le site)